Beaucoup de personnes sont toujours restées distant des investissements en bourse parce qu’estimant que cette catégorie de prise de risque nécessite la possession de fortes sommes d’argent au démarrage. Pour le commun des mortels, il faut au préalable des millions de FCFA pour investir en bourse, d’autres vont jusqu’à dire que les particuliers ne peuvent pas y investir mais qu’il faille absolument se constituer en club d’investissement pour y aller. Alors, qu’en est t-il exactement ?
Un investissement accessible à tous
Ce qu’il convient de comprendre, c’est que le marché boursier, précisément celui de l’espace UEMOA, matérialisé par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), est un marché ouvert à tout investisseur qui souhaite acheter ou vendre des titres. Il n’est pas seulement réservé aux entreprises ou aux club d’investissement, mais tout particulier peut également prendre une part active aux transactions boursières. Le Conseil Régional de l’Epargne Public et des Marchés Financiers (CREPMF), organe régulateur du marché boursier au niveau de l’UEMOA, a accordé l’exclusivité de négociation des valeurs mobilières aux Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI). Ce sont au total 20 SGI qui bénéficient pour l’instant de ce monopole. La plupart d’entre elles sont issues d’un réseau bancaire, mais certaines d’entre elles comme, Hudson & Cie et CGF Bourse sont totalement autonomes.
Ainsi, toute personne voulant passer un ordre d’achat ou de vente à la BRVM, a l’obligation de passer par une SGI, qui se chargera de transmettre ses ordres sur le marché financier. Le problème qui se pose le plus souvent aux potentiels investisseurs en bourse, est que chaque SGI à ses propres conditions, et que la facturation de leurs prestations d’intermédiation diffère d’une SGI à une autre. La concurrence étant très forte entre ces négociateurs financiers et le nombre d’investisseurs en bourse étant très limité, nos SGI observent une extrême prudence dans la communication de leurs tarifications. Néanmoins, un sondage rapide nous permet d’identifier les deux principales phases opératoires des SGI.
La première étape consistera pour l’investisseur potentiel à ouvrir un compte espèces dans une banque, afin d’y déposer la somme d’argent que la SGI utilisera ultérieurement pour la passation des ordres. L’idéal à ce niveau est d’ouvrir son compte espèces dans la banque affiliée à la SGI sur laquelle le choix du client s’est porté. Par exemple, si l’investisseur souhaite opérer ses transactions en passant par la SGI BICIBOURSE, il devra au préalable ouvrir un compte espèces à la BICICI, qui est la banque affiliée à cette SGI. Le compte espèces peut être un compte d’épargne, un compte à vue ou même un compte entreprise. Pourvu qu’il puisse abriter une somme conséquente pouvant couvrir les transactions boursières ultérieures. L’investisseur doit donc prévoir au moins Cinquante Mille (50 000) FCFA pour être sur de l’ouverture de son compte bancaire, conformément à la réglementation bancaire de l’UEMOA.
Au niveau de la seconde étape, il s’agira pour l’investisseur potentiel, ayant déjà ouvert son compte espèces dans une banque, d’ouvrir désormais un compte titres dans la SGI. C’est ce compte titres qui enregistra tous ses ordres d’achat et de vente de titres boursiers. Le compte titres permettra donc d’identifier le portefeuille de titres exact de l’investisseur. Certaines SGI comme Atlantique Bourse n’exigent pas l’ouverture d’un compte espèces au préalable dans leur réseau bancaire, mais demandent plutôt à l’investisseur un montant minimal de Cinq Millions (5 000 000) FCFA pour l’ouverture directe du compte titres dans leurs registres. Leur compte titres se compte donc comme un compte espèces ouvert dans une banque.
Comprendre la tarification des SGI
Pour leurs prestations, les SGI prélèvent un certain montant sur les transactions effectuées au nom de leur client. Les taux appliqués sont très variables d’une SGI à une autre, mais un investisseur qui voudrait prendre des risques en bourse doit budgétiser environ un taux de 1.6 % comme frais de courtages. Ces frais regroupent dans leur ensemble : les frais de Tenue de compte, la Redevance BRVM, les Droits de garde, la Taxe sur Prestation de Services (TPS), la Commission de valorisation, la Commission annuelle de compte,etc). Tout investisseur voulant opérer avec sa SGI devra avoir une séance de travail très approfondie avec son gérant de portefeuille, afin de mieux comprendre son système de tarification. Lorsque le client passe un ordre d’achat, la SGI prélève de son compte espèces le montant de la transaction majoré des frais de courtage. Quand il s’agit d’un ordre de vente, la SGI soustrait du montant à percevoir par le client, les frais de courtage, avant d’effectuer le dépôt sur son compte espèces.
Exemple d’une transaction sur le titre FILTISAC CI
Pour mieux comprendre, prenons l’exemple de la valeur FILTISAC CI. Ce titre cote actuellement à la BRVM une valeur de 3000 FCFA. L’investisseur qui voudrait acheter ce titre peut ouvrir un compte espèces avec un montant de 100 000 FCFA à la banque. Il ouvrira encore par la suite son compte titres dans la SGI affiliée à cette banque. Ceci étant fait, et connaissant le cours de la valeur FILTISAC CI, il passera un ordre d’achat de 10 actions au prix de 3000 FCFA l’action. Ce qui lui fait un montant de 30 000 FCFA. La SGI pour cette prestation lui facturera par exemple 1.6% du montant de la transaction au titre des frais de courtage, soit un prélèvement de 480 FCFA. Ainsi, pour couvrir cette transaction, la SGI débitera le compte espèces de l’investisseur d’un montant total de 30 480 FCFA. Si c’était un ordre de vente de 30 000 FCFA avec des frais de courtage de 480 FCFA, la SGI créditerait le compte espèces de l’investisseur d’un montant de 29 520 FCFA.
Le capital de départ
Comme nous l’avons vu plus haut, il n’existe pas de capital minimal pour démarrer en bourse. Le plus important est de pouvoir ouvrir son compte espèces, d’y effectuer un versement conséquent qui permettra de facilement effectuer ses transactions. Le montant des transactions dépend en grande partie des cours anticipés des titres sur lesquels porteront les ordres de l’investisseur. Certains titres sont actuellement très accessibles en termes de valeurs, il s’agit notamment d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) qui cote actuellement 45 FCA. Cela voudrait dire qu’avec une pièce de 50 FCFA, on peut acheter une action ETI. L’action TRITURAF est évaluée à 2 900 FCFA, FILTISAC cote 3000 FCFA, pendant que SOLIBRA affiche 194 000 FCFA l’action et SONATEL à son niveau brandit une valeur de 120 000 FCFA. L’investissement en bourse n’est pas l’apanage des personnes fortunées comme la rumeur le repend depuis belle lurette. Il est plutôt ouvert à toutes les bourses, et toutela population devrait pouvoir s’y intéresser pour réaliser de bons profits et prendre une part active au dynamisme du marché financier de l’UEMOA.
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